Tu te demandais tous les jours comment tu avais fait. Comment tu avais pu te mettre dans ce genre de situation. Et puis tu te rappelais. Ton père était un idiot, ta famille entière était une famille d'idiots qui ne pensait qu'à l'argent et à l'apparence. Tout ce que tu détestais le plus au monde. Lorsque tu avais commencé comme second dans une cuisine tu avais été critiqué, lorsque tu avais travaillé dans un restaurant trois étoiles tu avais aussi été critiqué. Cuisinier ce n'était pas un métier assez glorieux. Alors quand tu avais ouvert le Haynes Dinner à Tree Hill, la réaction de ta famille avait été encore pire que tout. Tu voulais leur prouver qu'ils avaient torts et tu avais misé sur le bon cheval : Aurore de Beauregard. Si tu avais su de qui il s'agissait tu n'aurais probablement pas été vers cette fille là mais elle t'avait plus. A présent vous étiez coincés dans cette pseudo romance que ni toi, ni elle ne vouliez. Tu t'affairais dans le restaurant qui ouvrait ses portes dans une heure. C'était incroyable le nom de chose à faire avant une ouverture. Tu te dirigeais à présent vers la cuisine lorsque tu entendis les portes du restaurant s'ouvrir. « Désolé nous ne sommes pas encore ouv... » Tu stoppas ta phrase lorsque tu l'aperçus. Qu'est ce qu'elle faisait là ? Tu la regardas rapidement avant de reprendre. « Qu'est ce que tu veux Aurore ? »

Quand Mason avait débarqué à ma table un sourire amusé aux lèvres et m'avait demandé si j'acceptais de prétendre être sa fiancée pour clouer le bec à son père, jamais je n'aurais pensé que ce petit jeu nous mènerait aussi loin. Ce petit secret prenait petit à petit de plus en plus de place dans ma vie. Je devais constamment faire attention à mes paroles et à mon comportement, je devais faire attention de ne pas révéler quelque chose qui pourrait mettre la puce à l'oreille aux personnes qui m'étaient proches. Cette histoire commençait à prendre des proportions inattendues si bien que j'avais l'impression de ne plus vraiment contrôler ce qu'il se passait. Non pas que jouer la petite amie de Mason me déplaisait. Bien au contraire. Il était même plutôt séduisant et je devais dire que je prenais un malin plaisir à le faire tourner en bourrique. Je savais que l'idée que je sois la fille du duc de Beauregard ne lui plaisait pas beaucoup et qu'il regrettait également de s'être lancé dans ce petit jeu. Je savais que, dans d'autres circonstances, nous ne nous serions même pas adressé la parole, ni même devenu amis. C'était peut-être ça au fond qui me plaisait dans cette "relation" : nous nous étions lancés sans même savoir qui nous étions l'un et l'autre.

D'un pas décidé, je m'étais dirigée vers le restaurant de Mason, encore un peu sonnée par la conversation que je venais juste d'avoir. Comme prévu, il s'y trouvait, préparant déjà le prochain service. Apparemment, il ne s'attendait pas à me voir débarquer ici. " Je viens d'avoir mon père au téléphone". Répondis-je, restée sur le pas de la porte du restaurant. "Dis moi que ce n'est pas vrai. Cette invitation... tu ne comptes pas vraiment y aller ?".